Courrier des lecteurs

Note de l’auteur : les mathématiciens ont l’habitude de faire des publications, d’écrire des ouvrages … mais, ils ne reçoivent jamais du courrier de leurs lecteurs ! Pour moi, c’est donc une expérience nouvelle, et ma foi, elle n’est pas désagréable !

Voici donc quelques extraits de lettres reçues. Amis lecteurs, que d’émotions ! Je vous remercie vivement et je me sens encore plus proche de vous.

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On a savouré ce livre. Merci pour le message.

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Un cadeau que j’ai fait à mes amis. Merci de l’avoir écrit.

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Le livre a été dévoré sitôt reçu …

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J’ai lu avec plaisir ton livre très émouvant.

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Le plaisir que j’ai eu à lire ce livre … C’est un livre merveilleux !

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Formidable, simplicité, justesse, une leçon d’humanité.

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Comme chez toi, il y a à la fois dans ton bouquin, précision dans les faits, optimisme et tendresse...

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Ton livre est passionnant, il se lit d'un trait ... merci de nous faire partager toutes ces histoires.

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C'est un livre très intéressant pour les tiens mais précieux aussi sur un plan sociologique et historique.

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Bravo pour ton recueil, je l’ai parcouru avec infiniment de plaisir, j’ai même annoté, au passage, tes opinions, réflexions, prises de positions …

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C’est avec beaucoup de plaisir et d’attention que j’ai lu votre ouvrage … J’ai moi-même profité de l’attention de professeurs qui m’ont encouragé à poursuivre mes études …

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Je reviens de Chine où j'avais emporté ton livre "Qu'il est long le chemin de la France".
C'est très beau et très émouvant. Merci d'avoir écrit un tel témoignage.

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Hier soir, j'ai dévoré d'une traite ton ouvrage que j'ai beaucoup apprécié. Et ce matin je t'ai rédigé un roman que je compte t'expédier le plus rapidement possible.

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Je viens de commencer à découvrir Juana, avec beaucoup de plaisir. Il me semble, avec émotion, que je retrouve ta présence, même si, peut-être tu ne chantes plus "Pintor nacido en mi tierra..."que je n'ai en tout cas pas oublié.

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Ce qui m’a beaucoup intéressé, ce sont tes réflexions politiques … J’ai admiré la clarté toute mathématique avec laquelle tu les exposes …Bref, en ces temps de « beaufitude » largement répandu, j’ai aimé tout simplement ton humanisme.

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J’ai lu le livre trois fois, pour m’en imbiber ! Je l’ai beaucoup apprécié sur le plan humain.

Une petite erreur concernant les calibres des fusils de chasse : entre les calibres 12, 16 et 24, le plus gros est le 12 et non le 24.

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Je me suis délecté en lisant ton livre de souvenirs. Plein d'humour, de fraîcheur, de soleil et de parfum d'un temps révolu en un lieu lointain ...

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…terminé dans le week-end, très intéressant, c'est une tranche de vie d'autant plus passionnante que l'on connaît l'intéressé, Jean prévoit-il d'écrire la suite ?

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Merci infiniment pour ce très beau récit, loin des clichés réducteurs, empli de sensibilités, et qui dit toute la complexité (et la richesse) de ce monde, du contact et de la ségrégation, du communautarisme étouffant et … protecteur. [Note de l’auteur : merci à ce grand historien, capable d’apprécier l’histoire au quotidien]

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J'ai vu votre livre sur le web, et je l'ai commandé, je vous dois beaucoup ... Je suis actuellement professeur a l'université ...

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J’ai d’autant plus apprécié ton livre que dans beaucoup de passages je retrouve les situations difficiles qu’ont connu tant de familles qui ne pouvaient compter que sur leur travail tellement généreux et si souvent pour ne pas dire jamais payé à sa juste valeur.

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Me he leído el libro y quería decirte que me ha gustado mucho. En cuanto pueda quiero ir a Oran, a Ain-Temouchent, ... aun que se que todo será muy distinto.

Y tu en efecto, tuviste suerte de tener a una madre como la tuya.....y ella tuvo también suerte de tener un hijo como tu.

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Je garde de vous l'image d'un homme simple, malgré vos compétences et votre savoir faire, celle d'un homme qui adore aider les autres, particulièrement ceux qui ont en le plus besoin. Actuellement, je suis en ... (Note de l'auteur : à l'étranger). J'ai ma boite d'informatique, je m'en sors très bien grâce au bon dieu et puis à ce que vous nous avez donné.

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… C’est ainsi que ces gens qui ne nous connaissaient pas, alertés par mon copain, se proposèrent pour remplacer ma mère. C’est ainsi que je goûtais au migas.

Ainsi vous avez rappelé à mon souvenir non seulement le goût oublié des migas, mais aussi le geste de gens qui vous donnent espoir en la bonté humaine.

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Merci d’avoir écrit ce livre. Il m’a ému souvent, intéressé tout le temps. Pas de nostalgie suspecte, ni d’apitoiement sur soi (et pourtant, il y aurait matière … mais la pudeur prévaut). Bien sûr, j’ai retrouvé dans tes souvenirs d’enfance bien des détails qui m’ont rappelé mes propres expériences …

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J'ai lu votre livre avec beaucoup d'émotion, de rire parfois, de nostalgie.

Vous nous restituez une histoire qui pourrait se perdre.

Je n'ai jamais eu envie de retourner sur les lieux de mon enfance : Tunisie, Algérie.

Je n'ai même jamais su en parler à mes enfants, mais j'aurais envie de le faire avec votre livre. [Note de l'auteur : cette lectrice a acheté le livre après ... l'avoir lu chez des amis !]

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J’ai lu avec beaucoup d’intérêt et d’émotion ton livre ; le chemin a été long et la pente très rude, mais l’ascension a été exemplaire ! Tes souvenirs et les réflexions qui les complètent renforcent le respect et l’admiration que j’avais déjà du jeune professeur d’université chaleureux, dévoué et enthousiaste que j’avais connu … et qui m’avait convaincu de commencer une carrière universitaire.

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Tous les gens qui ont lu ton livre y ont trouvé un peu de leur vie.

Une larme a coulé à presque chaque passage concernant ta mère.

J'ai été saisi par tes qualités de romancier (malgré tout ce que tu dis). Tu arrives à décrire des scènes qui se sont passées avant ta naissance avec beaucoup de détails et de conviction.

Merci pour ce livre à la fois instructif et émouvant.

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Le livre m'avait surtout fait penser à ma mère.

Lorsque j'étais petit, dire des propos racistes était monnaie courante. Les gens trouvaient ça tout à fait normal, sauf ma mère qui ne ratait pas une occasion pour s'indigner.

Elle était la première à rompre avec la religion …

Elle n'avait pas fait beaucoup d'études, mais elle était guidée par l'intuition et comme tu le dis l'intelligence du coeur. Mais elle savait lire et écrire.

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Je ne l'ai pas lu, ... je l'ai bu. Chaque page a réveillé en moi des souvenirs de mon enfance et de mon adolescence qui sommeillaient au fond de ma mémoire...

Je te sais gré d'avoir parlé à plusieurs reprises de notre ami Toinou dit « Milo ». Lorsque j'ai appris sa disparition, j'ai pleuré comme s'il avait été mon grand frère. Même actuellement lorsque j'y pense, et cela m'arrive souvent, mon cœur se remplit de tristesse...

Dans les migas, il faut ajouter une ou deux sardines salées frites (dites côtelettes espagnoles)

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Dans un ouvrage très récent, il revient sur son enfance, sa jeunesse, sa famille - ses parents, ouvriers agricoles, émigrés d'Espagne, étaient très pauvres - ses enseignants ... et il rend un hommage vibrant à l’Ecole publique ainsi qu'à ses maîtres.

Son récit, plein de saveurs, nous emporte plus de soixante années en arrière dans une Algérie où les diverses communautés vivaient côte à côte, sans animosité marquée, mais sans échanges. La personnalité de Jean Céa, sa force de caractère, s'accommodèrent mal des barrières ethniques, religieuses, culturelles. Il le dit et rappelle ses amis en renfort de son récit.

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Je me permets de vous écrire après avoir lu, avec beaucoup d'intérêt …votre livre Autobiographique sur l'Algérie.

Je l'ai lu avec d'autant plus d'intérêt que :

… en gros, j'ai eu un parcours proche du vôtre, à 10 ans d'intervalle …moi aussi, je suis d'origine espagnole. J'ai été élève au Cours Complémentaire de Perrégaux en Algérie, …à l'Ecole Normale d'Oran

Votre livre m'a touché et beaucoup plu, notamment en raison des anecdotes que vous racontez sur l'Ecole Normale d'Oran.

Je vous remercie de l'avoir écrit.

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On te reconnaît tout entier dans ce livre, amitiés, droiture, talent. C'est très intéressant. Je savais que comme …, vous aviez bénéficié grâce à vos talents, votre travail et votre courage, de ce fameux ascenseur social. J'adhère totalement aux commentaires que tu glisses ça et là, notamment ceux des pages 70-75. La faculté de révolte s'émousse avec l'impuissance de pouvoir agir au-delà d'un cercle très restreint, et même dans ce cercle, on peut faire des bêtises. Je connaissais dans les grandes lignes cette histoire, mais pas celle de ton père, ni de sa famille. J'ai passé une excellente soirée avec le jeune Céa et ses copains, notamment Toinou, et la campagne oranaise, et la vie dans cet équilibre instable entre communautés fermées mais qui vivaient en paix, le choc thermique de l'arrivée à Chaptal, …

…, encore merci pour ces moments avec toi. Je suis content que ce livre existe, et que ton témoignage perdure.

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Après avoir lu "ton long chemin", j'ai eu une grande envie de te dire merci !

Merci pour les émotions, les larmes, les souvenirs, les réflexions que cette lecture m'a apportés.

J'ai lu avec l'impression de me laisser raconter une histoire sans souci de temps et de lieu,

j'ai écouté comme on écoute quand on est enfant, j'ai eu l'impression de rentrer dans une vie dont m'avait souvent parle mon père et que je ne savais pas comprendre a cause de tous mes privilèges acquis, sans que je puisse m'en rendre compte. Je voudrais tellement être pour ma fille ce rayon de lumière que Juana fut pour toi : je ne crois pas que je puisse un jour éprouver cette force que l'on perçoit en "écoutant" tes chapitres les uns après les autres avec l'envie d'aller plus vite pour savoir, pour sentir, pour respirer une vie et avec l'envie d'aller plus doucement pour que ce plaisir puisse durer plus longtemps. Et quand on finit d'entendre ces mots si justes, si vrais, si discrets on se sent moins seul. Merci

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Je l'ai lu avec intérêt mais aussi, par endroits, avec une certaine émotion, car bien des faits et comportements évoqués dans le livre faisaient écho chez moi.

Bien que d'une génération suivante, je suis issu d'une famille de petits paysans d'une zone rurale retirée, …, et sauf circonstances particulières (être enfant d'une petite bourgeoisie locale, ou accepter d'aller en séminaire), il n'y était pas question de faire des études, même jusqu'au baccalauréat. J'ai bénéficié de soutiens (et de bourses nationales !), mais il a fallu "s'arracher" pour prendre son destin en mains et envisager des études supérieures. Quant aux classes préparatoires aux grandes écoles, si chères aux élites franco-françaises, c'est à peine si nous en connaissions l'existence et, de toute façon, ce type de parcours était réservé à une certaine couche de la société.

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Grands bonheur et émotion à la lecture de votre livre. Merci d'avoir partagé le village, la ville, la cour, votre maman, Toinou, et vous surtout, tel qu'en vous-même, on vous retrouve, même imprévu ... Merci et bravo, encore que cela semble si naturel que l'on hésite à féliciter, et pourtant le lecteur apprécie beaucoup.

J’ai dévoré votre livre, une histoire si forte, dense, pleine d’un contenu authentique, si bien contée, si bien écrite, en langage vrai, l’histoire, non seulement de votre jeunesse, mais d’une Algérie bien réelle et vivante, j’ai lu et partagé votre écriture - et donc votre vie - avec passion et plaisir, avec émotion et complicité ...

Quelle force dans la sobriété de votre texte, cela sonne juste comme quand on tape sur une pastèque bien mûre.

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Ce témoignage méritait d'être réalisé :

- pour rappeler qu'il y a moins d'un siècle, menacés de famine, les Andalous ont choisi l’Algérie pour terre d’exil et pour leur Eldorado.

- pour conter le destin d'un de leurs enfants, petit écolier aux pieds nus, devenu un des maîtres, en France et au-delà, des sciences mathématiques.

- pour décrire ces cours d' Aïn-Témouchent où cohabitaient à l'époque, dans un parfait climat de paix toutes ces religions qui ne se parlent plus qu'à l'aide de chars d'assaut ou de kamikazes.

Au passage de nombreux sujets sont évoqués qui nous révoltent tous :

- le scandaleux partage des richesses entre pays pauvres et pays riches et l'errance de continent en continent de populations entières fuyant la misère.

- le pitoyable abandon, au sein même des pays dits riches, de millions de nationaux vivant sous le seuil de pauvreté.

D'où le désespérant constat d'échec de tous les « génies» qui ont écrit sur ces matières : aucune théorie économique, aucune doctrine politique, qu'elle soit de type libéral ou de type collectiviste n'a pu résoudre ces problèmes.

Enfin, pour terminer, un grand bravo pour votre vibrant hommage rendu à nos vieux … qui savaient pratiquer et transmettre toutes ces valeurs humanistes qui font hélas de plus en plus cruellement défaut ...

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Merci pour votre livre ; je l'ai lu et relu avec cette émotion que vous pouvez imaginer. Mes enfants ... sont bouleversés. J'aimerais que nous puissions nous rencontrer. Je vais contacter ... qui ont eu cet amour et cette délicatesse de m'apporter vos mots. Je vous envoie ce texte de Camus, Toinou l'aimerait beaucoup, je crois.

« En ce qui concerne l’Algérie, j’ai toujours peur d’appuyer sur cette corde intérieure qui lui correspond en moi et dont je connais le chant aveugle et grave. Mais je puis bien dire au moins, qu’elle est ma vraie patrie et qu’en n’importe quel lieu du monde, je reconnais ses fils et mes frères à ce rire d’amitié qui me prend devant eux. Oui, ce que j’aime dans les villes algériennes ne se sépare pas des hommes qui les peuplent. Voilà pourquoi je préfère m’y trouver à cette heure du soir où les bureaux et les maisons déversent dans les rues, encore obscures, une foule jacassante qui finit par couler jusqu’aux boulevards devant la mer et commence à s’y taire, à mesure que vient la nuit et que les lumières du ciel, les phares de la baie et les lampes de la ville se rejoignent peu à peu dans la même palpitation distincte. Tout un peuple se recueille ainsi au bord de l’eau, mille solitudes jaillissent de la foule. Alors commencent les grandes nuits d’Afrique, l’exil royal, l’exaltation désespérée qui attend le voyageur solitaire.

Non, décidément, n’allez pas là-bas si vous vous sentez le cœur tiède et si votre âme est une bête pauvre ! Mais, pour ceux qui connaissent les déchirements du oui et du non, des midis et des minuits, de la révolte et de l’amour, pour ceux enfin qui aiment les bûchers devant la mer, il y a, là-bas, une flamme qui les attend. »

Albert Camus (1947)

[Note de l'auteur : j'ai été profondément bouleversé par ce courrier, parlant de mon ami Toinou, cité plusieurs fois dans le livre. Ce sage parmi les sages, celui qui m'a le plus marqué dans ma jeunesse. Comme Albert Camus, Toinou avait la lucidité et l'intelligence du coeur]