« Gestion de la Barbarie »

En 2007, aux Editions de Paris, sous la signature d’Abu Bakr Naji paraissait un livre dont le titre est « Gestion de la Barbarie », avec comme sous-titre : « L'étape par laquelle l'islam devra passer pour restaurer le califat ». La première édition de « L’Islam entre ombre et lumière » est parue elle aussi en 2007 ; elle n’a pas fait référence à cet ouvrage.

Il est difficile pour un auteur de diffuser des informations sur un ouvrage extrêmement violent, mais l’argument de l’éditeur semble convainquant : « Ce document hallucinant, Mein Kampf des islamistes, donne un sens aux informations de la presse. Il faut le lire et le faire connaître, pour qu’il ne soit pas dit : « Nous ne savions pas ! » » On ne sait pas très bien si Abou Bakr Naji est un homme ou un collectif. Le nom a été choisi avec attention car il s’agit de celui du premier calife Abou Bakr. Le plus vieux compagnon de Mahomet, le père d’Aïcha, la troisième épouse du prophète, sa préférée. Le prénom Naji signifie sauvé, délivré en arabe. Tout un programme, le Califat sauvé.

Selon l’éditeur : « Ce livre parle de la façon dont les fanatiques musulmans pourraient réduire à merci et envahir les pays chrétiens, non par les armes mais par le terrorisme et divers procédés d’intimidation pour désorganiser la société, ruiner l’autorité, réduire à néant les forces de résistance et préparer une totale prise en mains, une gestion de la « barbarie » alors en place. »

Au sujet du titre « Gestion de la barbarie » : c’est la gestion de grands empires ou de pays importants qui se sont effondrés et qui n’ont pas pu se redresser. La « zone est soumise à la loi de la jungle dans sa forme primitive », elle est passée en état de « barbaritude » ou de chaos barbare, elle est condamnée à gérer la barbarie. C’est une étape avant de passer au Califat.

Notons que l’auteur maîtrise parfaitement les techniques de communications modernes : l’internet, les smartphones, les réseaux sociaux, les messages cryptés.... ainsi que l'utilisation des images. Il sait comment manipuler les opinions publiques et conduire une guerre qui demande peu de moyens.

Mieux, il a compris que contre le terrorisme les occidentaux ne réagissent pas facilement, bridés qu’ils sont par des lois et par certains principes comme la liberté, le droit, le refus de l’amalgame… Il faut en profiter pour les abattre ! Avec de la patience et de l’endurance.

Dans ce livre, toute la stratégie de la mouvance islamiste est dévoilée avec force détails et exemples. Développer la terreur dans le monde occidental pour entrer dans un cycle funeste : terreur, répression… ce qui favorisera le recrutement des djihadistes et des futurs martyrs. Des petits combats, des attentats multiples, plutôt qu’une grande bataille. Les islamistes sont convaincus qu’un climat de violence avec actions et réactions va pousser les foules musulmanes vers les extrêmes, c’est-à-dire vers eux. La voie est tracée, des crimes, des atrocités et encore plus de crimes et d’atrocités.

Il faut exploiter ces monstruosités pour humilier et déshumaniser les occidentaux en les égorgeant comme des porcs. Le but est de leur faire perdre leur qualité d’humains, de ne plus les respecter ni les envier. Montrer ces actes dans des vidéos qui vont parcourir le monde instantanément. Les intégristes veulent « détruire le respect pour l’Amérique » et le monde occidental. C’est l’étape de l’humiliation.

L’étape de l’épuisement est aussi, sinon plus importante. « L’un des meilleurs moyens pour défaire l’ennemi militairement plus fort est de l’assécher militairement et économiquement ». Le financement des moyens à mettre en place pour lutter contre le terrorisme est un puits sans fond. Des sommes considérables sont investies… sans aucune plus-value économique sans aucune retombée technologique. Dans ces conditions, le pays s’appauvrit, les difficultés sociales s’installent, elles peuvent conduire à n’importe quoi, en particulier, au niveau politique. Les musulmans sont rejetés, pour le plus grand bonheur des recruteurs djihadistes. La confiance dans l’avenir du pays s’effondre, le moral n’y est plus, des revirements politiques et idéologiques deviennent évidents.

Le livre précise quels sont les pays musulmans les plus facilement récupérables, un carnet de route en quelque sorte.

Au bout du chemin, le Califat sera restauré, et avec lui la charia, une charia encore plus contraignante, avec un nombre maximum de hadiths, au besoin en ajoutant de nouvelles règles qu’ils vont sacraliser. Avec le Coran, le texte sacré d'origine divine, les hadiths, le consensus et l'analogie d'origines humaines, ils ont un immense réservoir de règles nouvelles. Adieu les arts, la musique, la danse, le sport, les spectacles… la liberté, la créativité, la réflexion, la philosophie, tout ce qui fait la qualité de vie des occidentaux et qui a conduit au développement de leurs sociétés. Faut-il rappeler que la terre d’Islam a malheureusement raté un tel bond en avant.

Ainsi, après un développement prodigieux de l’humanité, certains veulent retourner au VIIème siècle dans le désert d’Arabie… et y entraîner les autres. Oui, il faut lire et faire connaître ce livre, pour qu’il ne soit pas dit : « Nous ne savions pas ! »

 

Cet ouvrage est orienté vers une destruction, remarquablement construit dans ce but.

La question suivante "Pourquoi une aussi belle civilisation s'est-elle effondrée alors qu'elle était la lumière du monde pendant quelques siècles ? " n'effleure pas l'esprit de l'auteur ou des auteurs. Il faut comprendre cela pour que cette civilisation puisse de nouveau apporter ses lumières à l'humanité. Des explications simplistes ne suffiront pas ! Il faut approfondir l'histoire. C'est ce que nous essayons de faire dans cet ouvrage.